Une production Motra.

Sur la trame d’une musique originale aux accents gitans, créée et interprétée sur scène par Los Fernandez (Daniel Fernandez, guitariste et Pierre ­Olivier Fernandez, violoniste) et d’un texte de Nino Noskin (auteur kosovar contemporain), After Débrayage interroge la question du travail des artistes et de sa rémunération. Sans que l’on s’en rende compte, tout en légèreté, cette trame croisée musique­ théâtre transcende la question initiale pour aborder la problématique de la diversité culturelle dans le monde artistique ou tout simplement la place de l’étranger dans notre société.

After Débrayage de Nino Noskin

Mise en scène
Nikson Pitaqaj

Avec :

Daniel Fernandez
Pierre-Olivier Fernandez, dit PoF
Franck Halimi
Henri Vatin
Lina Cespedes
Anne-Sophie Pathé
Salvatore Caltabiano
Mirjana Kapor
Christopher Mampouya

Intention de mise en scène

La rencontre avec Los Fernandez a donné naissance à ce projet qui n’a eu de cesse d’évoluer et de nous surprendre. Et c’est précisément là ma ligne de conduite : être disponible pour ce qui arrive, être dans l’instant pour déceler ce qui se joue en filigrane des mots et des musiques. La question du travail est structurante pour chacun de nous, aussi bien dans son rapport à soi que dans son rapport aux autres. Mon expérience sur cette question aussi bien au travers de mon parcours de vie personnel qu’au travers des projets professionnels que j’ai menés me donne le vertige. J’ai choisi de faire appel à Nino Noskin pour qu’il évoque ces paradoxes avec cette subtilité que je lui ai reconnue sur « Raki » (tétralogie de ses textes que j’ai mise en scène). Son texte a été plus dérangeant encore que je ne l’avais imaginé… L’équipe a été troublée par son pouvoir de résonance au cœur de leur intimité, chacun pour des raisons qui leur appartiennent. Son traitement de la problématique de l’étranger fait écho à une actualité qui me terrifie. Les dernières élections, notamment la montée manifeste des nationalismes, nous forcent à regarder cette réalité en face parce qu’elle est la nôtre, ici et maintenant.

Nikson Pitqaj, codirecteur artistique de la compagnie et metteur en scène d’After Débrayage

Trame musicale d’After Débrayage

Daniel Fernandez, chanteur et guitariste, et Pierre ­Olivier Fernandez, dit PoF, violoniste, n’aiment rien tant que se retrouver pour entremêler les sonorités nord­africaines, balkaniques, andalouses, orientales, manouches… Grâce à une empreinte vocale et à une signature musicale uniques, c’est sur scène que le duo donne la pleine mesure d’un engagement total. La SCIC Motra rencontre Los Fernandez sur la première édition du festival Grand Large (août 2020).

Nous avons été frappés par leur générosité, leur complicité et leur exigence. Ils ont un sens diabolique de l’instant présent. La connivence artistique et humaine avec la compagnie Libre d’Esprit a été immédiate, s’accordant à notre volonté de faire exister des croisements artistiques tout terrain

Aurélie Foltz– présidente SCIC Motra

Autour de Débrayage et d’After Débrayage :

Réflexion sur le sujet sensible du travail et sur la place du théâtre dans ce secteur très normé

After Débrayage est né lors du travail autour de la création de Débrayage de Rémi De Vos qui réunissait déjà la compagnie Libre d’Esprit et Los Fernandez.

La question du travail touche particulièrement Motra depuis qu’elle travaille au développement d’un projet de résidences artistiques avec la Compagnie Libre d’Esprit, domiciliée dans les Hauts­-de­-France. Travailler dans cette région, où le taux de chômage est l’un des plus élevés de France, révèle la prégnance de la question du travail selon les deux problématiques tout à fait distinctes des départements investis par Motra et la compagnie : le Nord, zone littorale avec ses industries côtières et portuaires, avec la ville de Gravelines fortement impactée par les vagues d’immigration qui pose la question de l’accessibilité à l’emploi pour les populations réfugiées, et le Pas-­de­-Calais, marqué par son passif minier, dont les terres désindustrialisées sont en pleine reconstruction, et qui témoigne de la volonté de s’affranchir d’un passif industriel paternaliste.